vendredi 26 février 2016

Comment trouver l'inspiration à travers la littérature


On peut lire pour une quantité de raisons: pour se détendre, pour se divertir, pour apprendre, pour s'évader,... Mais je pense que l'une des fonctions les plus nobles de la lecture, c'est sa capacité à nous inspirer. Inspirer des idées, une façon de vivre, de la consolation, l'envie de devenir meilleur... L'inspiration est ce qui nous permet de grandir et de nous rapprocher d'un idéal. Sans inspiration, la vie serait morne et n'aurait pas de moteur. On peut la rencontrer dans un personnage auquel on s'identifie, ou dans un acte qui suscite l'admiration, un lieu qui fait écho en nous, une philosophie qui nous parle... Mais comment, précisément, trouver cette précieuse inspiration au fil de nos lectures? Voici quelques pistes.

Ne pas craindre les classiques

Si les grands classiques ont survécus à l'épreuve du temps, c'est qu'ils n'ont jamais fini de dire ce qu'ils ont à dire. Depuis des siècles, des auteurs de grand talent ont pris pour tâche de transcrire les maux et les joies de l'existence, de ce que cela signifie d'être en vie. Leurs œuvres représentent une véritable mine d'or qui décrit, explique et parfois suggère des remèdes à toutes les difficultés imaginables. Que l'on cherche des modèles ou de la consolation, les classiques ont toujours quelque chose à proposer.

Chercher les analogies

Si parfois nos lectures nous emmènent bien loin de notre situation réelle, elles sont souvent bien plus proches de nous que l'on pourrait se l'imaginer. C'est en faisant des liens, des rapprochements ou des parallèles entre notre vécu et les mésaventures de nos héros préférés que l'on trouve des réponses à nos propres questionnements personnels. Chaque expérience de lecture d'un même livre sera différente d'un individu à l'autre, et c'est justement parce qu'en lisant un livre, on y met une part de soi.

Ouvrir ses horizons

Songez comme le monde est vaste, et comme on est parfois étroitement enfermé dans notre réalité immédiate. Pensez à tout ce que l'on néglige de découvrir par ignorance ou parce que l'on se contente de ce qui nous est familier. En osant dépasser nos frontières (géographiques, philosophiques, temporelles, etc.), c'est là que les plus belles découvertes se font.

Prendre des notes

Le simple fait d'écrire aide avantageusement la mémoire. Qu'il s'agisse de recopier un passage marquant, une idée que le livre a fait naître en nous, une réflexion sur un personnage,... ce que l'on couche sur papier prend une forme concrète et s'inscrit d'autant mieux dans notre esprit. De plus, l'action même d'écrire débloque le flot des idées, et on est parfois étonné de voir où notre réflexion nous emmène une fois qu'on s'atèle à l'écrire.

Lire avec un esprit critique

Bien sûr, le lecteur qui espère tirer quelque chose de sa lecture lira de manière active, il ne se contentera pas d'absorber le contenu du livre comme un oisillon ingurgite tout ce que sa maman laisse tomber dans son bec. Pour atteindre les profondeurs d'un livre et en tirer l'enrichissement qu'il promet, il faut garder un esprit critique. Rebondir sur les questions que l'on rencontre, approfondir une idée suggérée, analyser les personnages,... bref, se mettre sur le mode réflectif plutôt que contemplatif.

En appliquant ces quelques attitudes lors de vos lectures, vous verrez que l'expérience en sera d'autant plus riche. Les apprentissages et le réconfort que l'on peut trouver dans la littérature sont infinis, et le petit effort qu'ils demandent pour se révéler en vaut grandement la peine.

mardi 9 février 2016

Moins d'écrans pour plus de bien-être


Au cours de ces derniers mois, j'ai drastiquement diminué le temps que je passe en face d'un écran (télévision et internet). Ce n'était pas une volonté de ma part, mais plutôt un concourt de circonstances qui m'a fait découvrir malgré moi les bénéfices d'un quotidien avec moins d'écrans.

Tout d'abord, des travaux dans le salon (qui ont duré près d'un mois) ont rendu l'usage de notre télévision impossible. Si cette situation était plutôt frustrante au début, j'ai été surprise de voir à quelle vitesse je m'y suis habituée. Le réflexe d'allumer la télévision aussitôt posée dans le fauteuil m'a vite abandonnée, et après une semaine ou deux ça ne me manquait plus. Je me suis aperçue alors du temps que je passais à regarder des programmes qui parfois ne me plaisaient même pas vraiment, et ce temps me semble à présent être perdu inutilement.

Pour ce qui concerne internet, je suis moins certaine de ce qui a fait diminuer mon utilisation. Un bon nombre de lectures absorbantes, un désintérêt progressif pour les applications sur lesquelles je pouvais passer des heures (je pense aux réseaux sociaux, notamment, ou les sites tels que Buzzfeed, le Huffpost et autres). Sans doute aussi que l'absence de télévision y est pour quelque chose: d'abord parce que la plupart du temps que je passais sur lesdites applications, je le passais devant la tv, ensuite parce que la réalisation que je perdais mon temps à la regarder m'a fait ouvrir les yeux sur le temps que je perdais aussi sur internet.

Le résultat de ce sevrage involontaire est surprenant. Je continue de maintenir ma consommation d'écrans à un faible niveau, sans pour autant m'en passer complètement, et sans devoir faire d'efforts considérables. Et je me sens de manière générale, bien mieux. En résumé, voici en quelques points principaux les bénéfices que je tire de cette expérience.

  1. L'avantage le plus évident est bien entendu le gain de temps, que je peux investir autrement (entendez: mieux). Plutôt que de zapper paresseusement jusqu'à trouver un programme sinon passionnant, au moins plus regardable que le reste, je décide maintenant de ce qui me tient occupée. Je ne veux plus être à moitié intéressée: quand je m'investis dans une activité, je m'y plonge totalement et je la fais parce que je le désire réellement. Pour moi ça veut dire plus de temps à lire, à échanger avec mes proches, ou à jouer au piano. En somme, des activités plus satisfaisantes et plus enrichissantes.
  2. Prendre mes distances par rapport à internet et à la télévision m'a aussi libéré l'esprit. Toutes ces informations que je recevais (souvent en même temps, quand je parcourais les applications sur mon smartphone en regardant distraitement la télévision) m'encombraient la tête, et plutôt que de m'enrichir et d'emmagasiner des connaissances, j'étais juste noyée et mon esprit était embrouillé. Je constate maintenant que mes pensées sont plus claires, mieux dirigées et ne vont plus dans tous les sens. 
  3. Mon niveau de stress a réellement diminué. La nervosité liée, d'abord au bruit, ensuite à l'exposition à tant d'informations, m'a quittée. J'avais comme une frénésie "d'être au courant", une angoisse de "manquer quelque chose d'important". Cela me semble dérisoire à présent. Car finalement, toutes ces choses dont je m'abreuvais n'étaient pas si importantes que cela. Je me sens détachée de ce besoin compulsif de "savoir", et je le vis comme une libération. Je suis maintenant libre de donner mon attention à ce que je juge important pour moi.
  4. En conséquence de tout cela, je me sens aussi plus satisfaite de ce que j'ai. Un bon livre, sans distraction aucune, me suffit. J'ai en horreur les publicités, qui implantent en nous des désirs qui ne nous appartiennent pas. Et internet est encore plus vicieux que ça: en parcourant les réseaux sociaux, en contemplant des tas et des tas d'images (sur Pinterest, par exemple) qui nous font rêver, ou en se confrontant aux recommandations sans fin dur Amazon ou autres sites de vente, on finit par être frustré en permanence. On vit sur le mode de l'envie, au lieu de se contenter et de se satisfaire de ce que l'on a.
  5. L'utilisation que je fais encore d'internet et de la télévision a, par la même occasion, gagné en qualité. Je ne regarde la tv, par exemple, que quand il y a un film ou une série que j'ai vraiment envie de voir. Je ne reste plus devant l'écran si un programme ne me plait pas. Quant à internet, même si j'ai perdu mes habitudes (telles que vérifier Facebook dès le réveil, ou sortir mon smartphone devant la tv) et que j'y vais beaucoup moins souvent, je ne l'ai pas complètement déserté, et je trouve beaucoup de plaisir à y flâner de temps en temps (et surtout à tenir ce nouveau blog!).
En somme, je me suis naturellement défaite d'habitudes qui ne faisaient rien pour améliorer mon quotidien. Je pense que si j'ai décroché spontanément, sans le vouloir expressément, c'est que ces habitudes ne me convenaient pas et que j'étais prête pour un changement. Et je profite maintenant des bienfaits de ce changement, et je le recommande vivement! Avec moins d'écrans au quotidien on a plus de contrôle, plus de satisfaction, plus de sérénité et tout simplement plus de qualité dans sa vie.

jeudi 4 février 2016

Quelques bonnes raisons de lire "Guerre et Paix"


Avec la sortie récente de l'adaptation en série de la BBC, Guerre et Paix revient sous les feux de la rampe. Chef-d'oeuvre incontestable de la littérature, le roman de Léon Tolstoï n'est néanmoins pas aussi lu qu'il le mériterait. Est-ce son statut qui impressionne? Ou sa longueur légendaire qui rebute? Les raisons qui éloignent les lecteurs du livre doivent être nombreuses. Mais quelles qu'elles soient, je ne pense pas qu'elles fassent le poids face aux raisons qui font qu'il vaut la peine d'être lu. Sans plus tarder, voici pourquoi lire Guerre et Paix.

Il est accessible

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas d'un livre compliqué à lire. La langue est simple, sobre et fluide. Le style est plutôt factuel, sans fioritures inutiles. Et bien qu'étant un long roman (avec plus de 1600 pages) il se lit avec aisance et est captivant du début à la fin, au point qu'on s'arrête difficilement de le lire une fois commencé!

Il est fort, beau et puissant

Le roman de Tolstoï est plein de moments forts, de passages émouvants, d'événements bouleversants. Il parle à son lecteur parce qu'il touche à ce que nous avons tous en commun: les épreuves et les joies de l'expérience humaine. Il y a de la grandeur, pas seulement dans l'ampleur et l'ambition du livre, mais dans les sujets qu'il couvre et son exploration de l'âme humaine.

Il est proche du lecteur

Tolstoï est un orfèvre dans ses portraits aussi fins que réalistes. On s'attache aux personnages et on finit par s'identifier à eux, partageant leurs peines et leurs joies. Ils deviennent comme des compagnons, des amis que l'on a hâte de retrouver. Par ses thèmes aussi, le livre est proche de son lecteur: toutes les expériences imaginables sont explorées (aimer quelqu'un qui ne nous aime pas en retour, subir de mauvaises influences, trahison, amitiés qui résistent au temps, recherche de son identité...). On y trouve toujours un thème qui nous parle.

Il est plein de sagesse

En suivant les parcours de vie de nombreux personnages, le livre ne manque pas de leçons à tirer. Sans être moralisateur, Tolstoï relate simplement les aventures et mésaventures de ses personnages, ainsi que leurs réflexions, et laisse au lecteur le soin d'en prendre ce qu'il veut au passage. On en sort rempli d'expériences et d'apprentissages par procuration. Sans parler des passages purement philosophiques, qui amènent le lecteur à réfléchir et l'élèvent au-dessus de l'intrigue, entraînant sa pensée vers des zones plus abstraites mais tout aussi enrichissantes.

Il est atemporel

Si les événements décrits sont très spécifiques à un lieu et une époque particuliers (la Russie Impériale du début du XIXème siècle), leur portée n'en est pas moins universelle. Le lot de ses personnages est celui de tout être humain. Les leçons, les apprentissages et surtout le développement des personnages gardent leur valeur pour le lecteur d'aujourd'hui.

Il est unique

Guerre et Paix ne ressemble à aucun autre roman. Il est à la fois vaste et intimiste, brutal et touchant, beau et triste. L'expérience qu'il propose à sa lecture n'a pas sa pareille. Et bien que certaines adaptations soient très bien faites, aucune n'égale le livre dans toutes ses dimensions stylistiques, narratives et humaines.

Je ne peux que recommander cette lecture, qui demande peut-être un certain effort du lecteur, mais a tellement à offrir en retour. C'est un livre d'une très grande richesse qui ne demande qu'à être lu pour révéler ses nombreux trésors.

lundi 1 février 2016

"A Calendar of Wisdom": la sagesse selon Tolstoï

Cet ouvrage se présente, comme son nom l'indique, sous forme d'un calendrier. Léon Tolstoï y a rassemblé les préceptes qui forment sa philosophie, glanés ici et là, sous formes de citations d'auteurs ou de ses propres réflexions. Chaque jour de l'année reçoit un thème qui est développé en quelques citations. Véritable recueil de sagesses, ce livre est le parfait compagnon pour ceux qui sont en perpétuelle recherche de vérité.

Les thèmes abordés, et qui sont chers à Tolstoï, sont relativement limités. Religion, savoir-vivre en société, recherche du bonheur, état de nos connaissances, sont quelques uns des sujets qui reviennent le plus souvent. Bien que certaines pensées (notamment en matière de religion) peuvent paraître désuètes, voire carrément bigotes, l'ensemble représente un merveilleux concentré d'apprentissages qui peuvent servir au lecteur et alimenter sa pensée.

La portée de ce recueil est telle qu'il reste tout à fait au goût du jour, près d'un siècle et demi après sa parution. Il nous met en garde, par exemple, contre le matérialisme ambiant, et avise de ne pas accorder trop d'importance à nos possessions: un conseil on ne peut plus actuel à l'époque de la tyrannie de la surconsommation.

Un autre conseil que je trouve très parlant encore aujourd'hui (d'autant plus, en fait, qu'à l'époque où Tolstoï écrivait) est la préconisation contre le désir d'engloutir le plus possible de connaissances, sans y faire de tri préalable. Pour Tolstoï, il est important de faire la différence entre les connaissances qui nous seront utiles, qui peuvent nous faire avancer, et celles qui ne font que nous encombrer et nous éloigner de notre quête de vérité. Je trouve cela particulièrement pertinent de nos jours, quand une avalanche d'informations nous déferle dessus quotidiennement.

La simplicité, le minimalisme, sont en fait les maître-mots de la philosophie qui se dégage de ce livre. Faire mieux avec moins. Se concentrer sur l'essentiel. Rendre les choses plus simples, pas seulement dans ce qui est matériel, mais aussi dans notre esprit. Dans un monde qui devient de plus en plus complexe, ce retour vers une certaine frugalité a quelque chose d'apaisant. En lisant ce livre, je me suis souvent rappelée qu'il était finalement possible de se simplifier la vie, de s'extirper de temps à autre de la toile noueuse et emberlificotée qu'est devenue notre réalité.

Ce livre donne envie de donner le meilleur de soi-même, de s'améliorer et de développer ses propres sagesses. Et de trouver le courage de les appliquer. Car, comme Tolstoï l'indique lui-même, suivre le parcours de ce que l'on considère comme sage est loin d'être aisé. Cela implique des efforts, et souvent d'aller à l'encontre du flot. Mais au final, sans préceptes et sans ligne de conduite, on ne fait que se perdre et se disperser. Le chemin que nous propose Tolstoï - il ne s'agit pas tant d'appliquer à la lettre ses idées à lui, mais plutôt de s'en inspirer -  mène à un idéal: celui d'être vrai par rapport à soi.

Résultat d'une vie entière de réflexions, A Calendar of Wisdom est un livre qui se lit et se relit. On y retourne, on y réfléchit, on y ajoute nos propres commentaires. Il aide et accompagne dans notre parcours philosophique personnel et il n'a jamais fini de partager son infinie sagesse.